Invitation au voyage… Mère est généreuse et formatrice.

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Voici quelques morceaux choisis du bouquin de Stevenson, Voyages avec un âne dans les Cévennes. Je n’ai pas mis les pages volontairement. Bonne lecture !

Quant à moi, je voyage non pour aller quelque part, mais pour marcher. Je voyage pour le plaisir de voyager.

L’important est de bouger, d’éprouver de plus près les nécessités et les embarras de la vie, de quitter le lit douillet de la civilisation, de sentir sous mes pieds le granit terrestre et les silex épars avec leurs coupants. Hélas ! Tandis que nous avançons dans l’existence et sommes plus préoccupés de nos petits égoïsmes, même un jour de congé est une chose qui requiert de la peine.

Toutefois, un ballot à maintenir sur un bât contre un coup de vent venu du nord glacial n’est point une activité de qualité, mais elle n’en contribue pas moins à occuper et à former le caractère.

Et lorsque le présent montre tant d’exigences, qui peut se soucier du futur ?

La nuit est un temps de mortelle monotonie sous un toit ; en plein air, par contre, elle s’écoule, légère parmi les astres et la rosée et les parfums. Les heures y sont marquées par les changements sur le visage de la nature. Ce qui ressemble à une mort momentanée aux gens qu’étouffent murs et rideaux n’est qu’un sommeil sans pesanteur et vivant pour qui dort en plein champ. La nuit entière il peut entendre la nature respirer à souffles profonds et libres. Même, lorsqu’elle se repose, elle remue et sourit et il y a une heure émouvante ignorée par ceux qui habitent les maisons : lorsqu’une impression de réveil passe au large sur l’hémisphère endormi qu’au-dehors tout le reste du monde se lève. C’est alors que le coq chante pour la première fois. Il n’annonce point l’aurore en ce moment, mais comme un guetteur vigilant il accélère le cours de la nuit.

Le brouillard bleuâtre  s’étendait dans le vallon où j’avais si agréablement dormi. Bientôt, une large bande orange, nuancée d’or, enveloppa le faîte des monts du Vivarais. une grave joie posséda mon âme devant cette graduelle et aimable venue du jour. L’entendis le ruisselet avec plaisir. Je cherchais autour de moi quelque chose de beau et d’imprévu. Mais les pins sombres immobiles, la clairière déserte, l’ânesse qui broutait restèrent sans métamorphose. Rien n’était changé sinon la lumière et, en vérité, elle épendait tout un flot de vie et de paix animée et me plongeait dans une étrange jubilation.

En guise de conclusion une citation que j’ai particulièrement aimé (après l’avoir lue plusieurs fois) et qui m’a fait bien rire, surtout dans le contexte actuel de gué-guerres religieuses et de religio-phobie.

Je ne saurais trouver déloyal, en effet, d’avouer ne saisir aucune différence particulièrement dans ces matières transcendantes en qui nous avons tous la certitude que si d’aucuns peuvent se tromper, nous ne sommes nous-mêmes pas assurés d’avoir raison.

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