Note pédagogique

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Introduction

Il y a quelques temps je vous avais proposé un lien vers un article de David Manise sur la pédagogie. Suite à cet article une petite discussion à eu lieu et je vous propose ici, en remanié, mon point de vue de jeune prof. sur la pédagogie.

Voilà quelques années que je suis passé de l’autre côté du miroir. Je suis et formateur et formé ; évaluateur et évalué. Je vous propose un petit retour sur ce qui fait que, j’ai l’impression, ma mission d’enseignement semble un succès.

Trois grand facteurs clés de succès (empiriques) et leurs conséquences pour l’enseignant

1. Le boulot d’un enseignant est de faire comprendre pour faire agir. L’apprentissage dépend de l’élève. charge en revanche à l’enseignant de motiver, d’intéresser… C’est pour ça que considérer les apprenants comme êtres pensants et leur proposer un « contrat » de travail (tacite ou non) est essentiel. Cela permet de les responsabiliser en ne les laissant pas penser qu’on pourrait les prendre pour des abrutis. Cela permet d’avancer dans un cadre précis et compris par tous.

  • Conséquences : le contrôle de l’apprentissage (par exemple par QCM) peut permettre d’évaluer la motivation que l’enseignant est capable d’insuffler à un moment donné et la quantité de travail fournie pas les apprenants à un moment donné. Cela détermine ce que va être capable d’expliquer à un moment donné l’enseignant car c’est fonction des apprentissages des apprenants. De la même manière un travail de compréhension (un travail dans lequel les réponses doivent être justifiées) pourra permettre à l’enseignant d’évaluer s’il est bon ou pas, en fonction de la compréhension des élèves.

2. Le débat entre grandes théories et pratiques est une foutaise, c’est l’alternance des deux et les répétitions qui sont fondamentales, quelques que soit l’enseignement. De la plongée, à ma salle de classe, en passant par le CEETS, c’est la même chose. On explique comment l’air se contracte, l’organisation réagit à un changement ou l’utilisation du couteau mais on comprend généralement mieux quand on joue avec un ballon de baudruche sous l’eau, qu’on lit un article de presse qu’on analyse ou quand on ne se coupe pas en faisant des copeaux. Mais ce n’est pas l’un ou l’autre le plus utile, ce sont les deux, ensembles et répétés.

  • Conséquence : soit on alterne aspect théorique / aspect pratique, soit on favorise l’induction, soit la déduction, peut importe, mais la clé réside dans le nombre d’échanges, de répétitions, ce que j’appelle modestement la marteauthérapie (visuelle (LATCH), auditive (bruit / sons / intonations…), tactile (manipulation, travail sur un matériel…).

3. Pour accomplir sa mission l’enseignant doit s’adapter à ses apprenants, c’est à dire les considérer, les aimer, et surtout savoir ce qui fonctionne, ne fonctionne pas et voir s’ils ont des pistes d’améliorations. Ça marche aussi avec des gamins. Ce « feed back » marche aussi dans l’autre sens, de l’enseignant vers l’apprenant et doit être constructif et permettre d’avancer, pas de trancher définitivement.

  • Conséquence : l’évaluation, c’est pas de la merde, sauf si elle sert juste à « trancher » définitivement (en réponse à M. Manise), elle marche aussi dans les deux sens. Par exemple, là où j’enseigne, si l’on attribue des notes aux apprenants, les apprenants nous notent aussi sur pas mal de critères et proposent aussi un commentaire sur l’expérience d’enseignement.

Conlusage

Mieux vaut une tête bien faite qu’une tête bien pleine, etc, etc. Mais le reste c’est que de la sauce et dépend de l’objectif. Il se peut que, dans un contexte précis, je préfère avoir des « têtes bien pleine » que des « têtes bien faites »(je suis en désaccord avec ces propos et je pense que des robots sont mieux adaptés dans ce cas). Le modèle de société ou d’organisation (enseignement général à l’école ou intra-organisationnel) est important car en amont de ce débat. La formation, l’enseignement, tant dans sa manière d’être fait que dans ce qu’il enseigne, en découle. Aussi, s’il est explicite on peut parler, sinon on ne peut pas.

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