rms était @Grenoble-em… Et j’étais au second rang – petit compte rendu

Richard Stallman
closeCet article a été publié il y a 7 ans 6 mois 3 jours, il est donc possible qu’il ne soit plus à jour. Les informations proposées sont donc peut-être expirées.

Nan, sérieux, le king est ici, et je suis au deuxième rang… Nan plus sérieusement, j’ai déjà écrit beaucoup sur le logiciel libre, entre autre ici sur mes efforts, et  ou ici sur la philosophie, mais c’est l’occasion d’en remettre une petite couche. Les éléments directement cités seront mis entre guillemets.

Le thème de la conférence est, évidemment, sur la surveillance et on commence par railler les usager MacOS et Microsoft -dont je fais largement partie. Ensuite on attaque au bout de quelques minutes avec une présentation, genre, j’ai la plus grosse… « Je suis Richard Stallman, fondateur du logiciel libre ». Comme dirait TiboInShape : BOOM !

On attaque sur les traditionnelles blagues, la prise de photos sans métadonnée, la diffusion et autre sous format libre et puis la conférence attaque par la présentation du logiciel libre : Richard Stallman« LIBRE not GRATIS ». Résumé par le maître comme, je cite, « liberté, égalité, fraternité, devise que la France ne respecte plus ».

On a droit ensuite, et c’est tant mieux pour nos élèves d’école de commerce, pas assez nombreux, dommage, au fait que l’ordinateur ne fait que ce qui lui est demandé, ce qui implique une question simple : qui donne les instructions à l’ordinateur ? Moi, ou quelqu’un d’autre ? Qui a le contrôle ? L’utilisateur ou quelqu’un d’autre ?

S’en suit une présentation magistrale sur les 4 libertés fondamentales associées au logiciel libre :

  • celle d’exécuter le code,
  • celle d’étudier le code,
  • celle de redistribuer des copies du code,
  • et enfin celle d’améliorer et de distribuer des copies de ce nouveau code.

Il nous donne ensuite des exemples de ces libertés bafouées par des maliciels, d’iOS à Fitbit, en passant par Windows, les DRM et le « swindle » d’Amazon pour finir sur les smartphones, « rêve de Staline ».

Ensuite, on écoute un magistral « les droits de l’humain sont plus importants que regarder un film, même avec des amis. » On sent bien la patte du maître, la volonté d’aller jusqu’au bout, du ressort presque de l’autisme qu’on doit saluer, remercier même de ce sacrifice pour nous – enfin moi en tout cas. Il nous parle ensuite de la page dédiée au maliciel sur le site de GNU. Et contre ces maliciels, « le logiciel libre est la seule défense connue, même si ce n’est pas parfait. » C’est donc en 1992 que, grâce à M. Torvalds, qui utilisa une licence libre pour le noyau Linux que le système complet GNU/Linux est lancé. C’est ce qui nous permet d’avoir aujourd’hui un système d’exploitation libre, voir le site de GNU. Au passage, notons que j’utilise actuellement Trisquel, dont j’avais déjà parlé ici. J’en parlerai plus longuement dans un prochain article.

Le discours prosélyte, religieux de M. Stallman, prônant la liberté de tous, termine enfin sur la différence entre l’open source et logiciel libre, que j’ai déjà traitée sur ce site, et sur l’importance du logiciel libre à l’école, dont la liste est sur le site de GNU. Il s’appuie sur cette élément pour préciser que la démocratie est en danger avec l’accumulation de données personnelles qui, de manière inévitables, seront mal utilisées car :Logo tête de GNU

  • l’entité accumulatrice peut mal les utiliser ;
  • des employés peuvent mal les utiliser, éventuellement sans autorisation ;
  • des voleurs peuvent récupérer ces données et mal les utiliser ;
  • des gouvernements peuvent mal utiliser ces données – et « hip hip hip hourra » trois fois pour Snowden.

La démocratie est donc incompatible avec un niveau élevé de flicage. Il faut des lanceurs d’alertes, les protéger, notamment des attaques de l’état.  » En réalité nous sommes beaucoup plus soumis à la surveillance que l’Union Soviétique » qui n’avait pas les moyens de le faire. On revient sur les smartphones avec la complication de se libérer de leurs usages, et Stallman nous dit qu’il est très lent à adopter les technologies – cela me rappelle cet excellent article de Wired sur l’adoption des technologies par les Amish – car il soupçonne toute nouvelle technologie, il est prudent. C’est un sachant d’une certaine manière. Il nous parle des barbouzes de surveillance et du passage aujourd’hui à des systèmes automatisés de surveillance, dont, pour lui, la fabrication même devrait être interdite pour protéger la démocratie. Les systèmes techniques devraient ainsi être conçus pour ne pas fliquer et surveiller seulement ce qui est doit l’être sur ordre de la justice, cela paraît tellement évident avec un peu de recul…

Les règles aujourd’hui sont une surveillance de l’accès aux bases de données, mais c’est insuffisant, n’importe qu’elle nomination de criminel est une excuse pour fouiller. « ça ne corrige pas le problème ». Il faut agir avant pour éviter l’accumulation même des données. Il utilise l’argumentation sur les pédonazis et les terroristes comme excuse. En rappelant par exemple que les voitures tuent plus que les terroristes. Ou encore, toujours en terme de probabilité, il y a plus de chances aux US d’être tué par la foudre que par un terroriste. « Il faut contrarier la tendance de surveillance, mettre fin à l’état d’urgence qui n’aide en rien. Il faut limiter le flicage, limiter le pouvoir de l’état pour protéger les citoyens ». Ensuite il parle sur l’intérêt de payer en liquide, le danger des vols domestiques où l’on est obligé de payer en donnant son nom. Il nous parle ainsi de TALER comme paiement anonyme, développé par l’INRIA au passage. Quant aux achats des produits physiques, il nous propose des solutions très simple d’anonymisation des transactions, toujours en insistant sur la légalité des choses et de l’identification du vendeur.

Décidément, il me nourrit la revue des idées du dimanche que j’ai mise en veille.

Puis il nous parle des caméras de sécurité qui devraient seulement être enregistrée sur base légale et localement, alors qu’aujourd’hui presque tout est en réseau. Pour lui la solution est simple, interdire tout cela, sauf sur ordre du tribunal sur justification précise et dans un lieu publique pour les camera. Il termine sur le fait qu’une bibliothèque peut même ne pas savoir quels ouvrages des individus empruntent, idem pour les vélos en location dans les zones urbaines, encore des systèmes de flicages, alors que le logiciel peut être conçu pour oublier qui a emprunté la bicyclette sauf dans le cas où il ne la rend pas. Il termine sur la surveillance vs démocratie.

Et enfin, mon collègue Federico Pigni a eu le petit GNU aux enchères ! Je le hais ^_^. Ensuite s’ouvre une petite discussion que je résume ci-après :

il n’y a pas de besoin d’être en communication toutes les 2 minutes, on devient plus indépendant ainsi, les enfants – il n’en a pas et n’en aura pas – aussi ont le droit à la vie privée. Alors, quelles choses sont faciles à faire ?

  1. Utiliser un ordinateur avec GNU/Linux comme celui-ci.
  2. Un téléphone « fiable » est en développement, rms l’espère disponible dans plusieurs mois, sans promesse possible.
  3. Il vaut mieux quelques logiciels libres que rien du tout.

 

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