Le bouquin : Cyberstructure de Stéphane Bortzmeyer

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Je lis trop peu, beaucoup trop peu à mon goût. Récemment j’ai fini « la face cachée d’Internet » (j’en parlerai plus tard, mais il m’a en partie inspiré l’idée d’écrire cet article) et Cyberstructure, l’Internet, un espace politique (https://cyberstructure.fr/).

C’est un livre à lire absolument. Point.

Quiconque s’intéresse en français un peu à l’Internet, voir à comment ça marche se doit de connaître quelques noms, genre Benjamin Bayart (j’en avais parlé y’a… Oh putain, 8 ans… https://pdalzotto.eu/2012/08/du-benjamin-bayart-de-partout-suite/), ou Laurent Chemla, et Stéphane Bortzmeyer (https://www.bortzmeyer.org/) en fait partie. Je referai pas le CV du monsieur, vous savez utiliser un moteur de recherche.

Il évoque certes le comment ça marche l’Internet, l’importance d’avoir une idée du « comment » fonctionne a minima l’informatique et les réseaux, mais il est surtout question de ce que ça a changé dans nos sociétés, des droits humains. Alors oui, je suis totalement convaincu de l’utilité publique de ce livre, mais je suis pas du tout neutre dans l’histoire, j’enseigne un cours de « littératie numérique » à Grenoble Ecole de Management, dont vous avez quelques résultats en suivant le lien https://thinkforimpact.com. Mais ce livre est une démystification de la « magie » que certains peuvent voir derrière l’informatique, comme derrière l’électricité, comme dirait ma fille de 4 ans. Il est assez simple à lire, n’utilise pas de jardon technique inutile et accompagne en tout bienveillance le lecteur vers une meilleur compréhension de ce qui, aujourd’hui est à la base de la plupart de nos échanges, commerciaux, familiaux, ou amicaux, l’infrastructure internet.

Le livre est structuré autour de deux parties, Internet derrière l’écran et les droits humains, avec une cours introduction sur les usages. Sans détour l’auteur aborde certes la partie physique et les différentes « couches » (protocoles et application) mais aussi la gouvernance et le financement du réseau. Dans la seconde parties l’auteur explicite un peu le rôle de la technologie, et le danger de l’affirmation « la technologie est neutre, seul l’usage […] » (remplacer … par ce que vous voulez), affirmation que j’utilise régulièrement, et que je continuerai d’utiliser car elle est en fait un bon prétexte pour ouvrir une discussion. C’est ce que fait ce livre d’ailleurs, nous donner des billes pour penser et réfléchir notre usage de ces technologie en comprenant ce qui se passe derrière.

Pour illustrer mon propos voici une courte citation de la conclusion : « C’est la même chose avec l’informatique et les réseaux aujourd’hui. Dans une civilisation où tout passe pas des ordinateurs, et notamment une grand part de la communication, ne rien comprendre au numérique condamne à ne pas pouvoir réellement exercer ses droits de citoyen. »

C’est pas la meilleure citation, mais je voulais pas vous dévoiler les pépites de ce livre. Alors dites non à la surveillance de masse et au divertissement centralisé, oui à l’expression publique sur le réseau, notamment en utilisant des outils décentralisés ou acentrés, et oui, sur l’Internet y’a des gangsters, exactement comme dans « le monde réel ».

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