Les plateformes ne sont pas (que) des monstres

closeCet article a été publié il y a 3 ans 8 mois 14 jours, il est donc possible qu’il ne soit plus à jour. Les informations proposées sont donc peut-être expirées.

Les professeurs de Research and Doctoral Programs at Grenoble Ecole de Management parlent d’Amazon ces derniers temps. En tant que coordinateur de la chaire Digital Organisation & Society, dont la mission est de développer des connaissances scientifiques sur l’impact du numérique sur les citoyens, les organisations et notre société, il me semble pertinent d’utiliser ces publications pour proposer quelques pistes de réflexions. Il s’agit là d’un billet d’opinions, si je mets des éléments scientifiques pour appuyer mon propos, vous n’aurez aucune réponse à la lecture de ce post, mais j’espère, des questions…

Amazon, et les autres, ne sont pas des montres à éliminer.

Si sa position est dominante Amazon n’est pas en situation de monopole, ainsi c’est moins de 20% du e-commerce en France. Alors, le mettre comme cible à abattre (cf. l’interdiction de la livraison gratuite) c’est très (trop ?) simple et reflète plus de craintes sociétales que d’un ennemi justifié, c’est un « book émissaire » en quelque sorte.

Ainsi, décideur.e.s politiques, c’est trop tard, la dynamique des effets réseaux est telle que ces plateformes, il faut soit les interdire, renforçant alors un autre réseau (mais Wish, Ebay, Vinted, Leboncoin pour ne citer que ceux-ci, ne sont aucunement « français » ou fondamentalement plus « vertueux »), soit faire avec et soutenir de nouvelles modalités, pour compléter une offre en développant « des formes alternatives de plateformes. » comme le souligne Albane Grandazzi.

Dépasser les chocs pour devenir résilient ? Un retour aux « communs »

Cette crise est potentiellement un catalyseur pour réagir sur deux choses, l’Humain, et la proximité, pour tenter de développer des communautés plus résilientes faces aux crises, sanitaires ou non. Si le discours est aisé, la mise en pratique est complexe. Si la mise en place de numéro vert ne me semble pas pertinente, une piste de départ est la notion de communs. Ainsi, Framasoft a magistralement démontré pendant le premier confinement, en soutenant la défaillance de l’éducation nationale, que des solutions existent. On pourrait aussi parler du projet « Open Solidarity » d’OVH, pour permettre une bascule vers le télétravail ou dans la numérisation des processus.

Si on pousse la réflexion plus loin, des plateformes tant locales que nationales et solidaires tout en étant inscrites dans l’économie, existent déjà, citons par exemple le réseau AMAP. Alors, faiblesse politique d’imaginer d’autres cadres ? Constat d’un simple effets des biais cognitifs en situation de crise ? Problèmes connus de prises de décisions (comme démontré par la recherche sur la décision avec l’anachronique exemple de la maladie asiatique en 1981) ? Puissance de forces de lobbying ? Un peu tout cela ?

Tout reste à faire pour « le monde d’après »

Je n’ai aucune réponse scientifique à vous fournir…

Mais j’espère avoir éveillé, voire développé, en vous quelques questions et qui sait, les chercheurs de Grenoble Ecole de Management dans la Chaire DOS pourront engager des travaux de recherches grâce à vos contributions dans les commentaires !

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *