Chercher, qualifier et accéder à des sources scientifiques en management des systèmes d’informations (et plus globalement en gestion)

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Ouais, désolé, le titre est long, ça va foirer le SEO ça, à tous les coups. Mais, parce qu’il y a un mais, c’est précisément et exactement ce que vous trouverez dans cet article. J’ai souvent fait l’amer constat que la recherche était peu accessible et très souvent impossible à qualifier par les profanes du monde académique. Je fais donc ce cours billet, transposable dans nombre de disciplines, notamment en sciences humaines. L’idée est d’aller au plus direct, au plus simple. Alors l’article sera presque une liste à point avec quelques commentaires, veuillez m’en excuser et il sera très long, et là t’as qu’à prendre le temps… Désolé, y’a pas de raccourci.

(màj 18/01 sur la fin de la liste CNRS)

En vrai c’est quoi la littérature académique ?

La recherche scientifique ou académique c’est très particulier. Et souvent, quand on demande à un chercheur de commenter l’actualité il est un peu embarrassé, et pour cause, le temps de la recherche est un temps long. Ainsi, pour publier un article sur une recherche dans une grande revue internationale en gestion ou en management des systèmes d’information ça prend potentiellement plus de 5 ans, dont parfois 4 pour les échanges avec la revue pour améliorer l’article, entre le début des recherches et la publication. Je vous suggère ce site (https://undsci.berkeley.edu/article/howscienceworks_16) qui explique tout, très simplement. Pour faire simple sachez donc qu’ « entre 20 % et 80 % des articles soumis aux revues pour publication sont refusés par les réviseurs. Ce taux varie selon les revues (qualité, distribution, etc.) ». (note pour moi trouver comment faire par défaut des vrais guillemets sur wordpress).

the peer review process
Le processus de publication scientifique revu par les pairs

Dans les revues de haut niveau le taux de rejets peut atteindre plus de 90%. Ainsi la revue Science publie 7% des articles qu’elle reçoit. Pour les sciences de gestion la revue Academy of Management Journal est à 8% et Academy of Management Review à 6%, Elles sont toutes deux qualifiées comme sources « top niveau » dans tous les classements ci-dessous. Ah oui, j’ai oublié, l’essentiel de la recherche académique c’est en anglais…

Comment qualifier les sources académiques

C’est un peu compliqué pour un profane, je l’avoue, entre les « working papers », les conférences obscures, les livres écrit par des chercheurs et, produits luxueux, les publications dans les revues bien notées et révisées par les pairs, dans la jungle de la publication scientifique. Certes, y’a plusieurs niveaux de classement et un rang 1 c’est mieux qu’un rang 4 mais pour un usage « civil », on s’en moque. Ce qu’il faut retenir c’est que si c’est listé dans un classement ci-dessous, c’est du bon. Ainsi, visez les revues classées par des organismes officiels, certes, c’est très contestable, mais la base est justifiable et plutôt solide. Ainsi, pour les sciences de gestion, vous pouvez vous référez à ces classements. Y’en a d’autres, mais comme pour le reste, l’émetteur du classement est, d’une certaine manière, gage de la solidité :

Y’en a plein d’autres, mais retenez les 4 ci-dessus, si vous êtes curieux y’a une liste sur le site https://www.insead.edu/library/databases/journal-rankings. Bon, du coup maintenant qu’on « sait » dans quelle revue on peut chercher, il faut, ben chercher justement. y’a pas mal de ressources, mais se pose aussi la question des thèses de doctorant, puisqu’elles sont pas classées car non publiées dans les revues, alors que c’est tout du bon. Commençons par cela.

Comment trouver les articles académiques

Allons-y avec les thèses, elles sont trouvables sur le site http://theses.fr/. Pour y accéder je te raconte après. Mais c’est généralement simple, et prend quelques minutes si elles sont pas disponibles en téléchargement sur le site.

Pour les articles, y’a que 2 possibilités, soit votre institution bénéficie d’accès à des bases de données ultra chères (peu probable, mais renseignez-vous auprès de votre institution) soit vous n’avez pas accès à ces bases de données (plus probable). Mais rassurez-vous y’a plusieurs façons de trouver cela. Voici donc une liste d’outils vous permettant de le faire :

  • Google Scholar : y’a de tout dedans, les brevets, les conférences pourris, les livres, etc. Dur de délimiter, mais c’est efficace, rapide et y’a pas mal de lien vers les pdf.
  • Microsoft Academic : comme Google Scholar, en plus joli et, je pense, avec un peu plus de potentiel.
  • Je connais pas 1findr qui semble très bien (donc je vais l’essayer, d’où une partie de l’idée de cet article), tout comme Dimensions. Je n’utilise pas non plus l’Archive ouverte en Sciences de l’Homme et de la Société (HAL) mais je devrai.
  • Après y’a plein de bases comme JSTOR (qui est très bien mais que j’utilise via mes accès « chercheurs »).

Maintenant que vous savez trouver les « liens » ou les titres et autres des articles que vous voulez, se pose la question de l’accès, car souvent l’article est la propriété d’une revue. Par chance, la revue n’est pas propriétaire de la version avant révision. Vous avez donc la possibilité d’accéder à cette version par exemple sur le site HAL vu plus tôt, mais passons cela en revu.

Comment accéder aux articles académiques

Y’a 4 façons d’accéder à la recherche académique, si ce n’était pas directement disponible via les outils de recherches ci-dessus, pour un civil. Étant entendu par civil une personne qui ne fait pas partie d’une institution bénéficiant d’accès à des bases de données. Passer par des bases de données ouvertes ou un réseau social académique, tout simplement envoyez un mail au chercheur, et enfin, l’outil miraculeux produit par l’une des 10 personnes les plus influentes dans le monde académique en 2016, Alexandra Elbakyan, d’après Nature. Alors, vous pouvez, dans l’ordre :

  1. utilisez les outils vus précédemment ou un moteur de recherche en faisant une requête convenable (genre pour chercher mon papier du Journal Of Business Strategy que vous avez trouvé sur Google scholar, si vous cherchez sur Google [ « le titre du papier » filetype:pdf ] ça donne souvent de bons résultats.
  2. utilisez un réseau social de chercheurs pour voir si l’auteur à mis en ligne l’article, les deux plus connus sont researchgate et academia. C’est généralement assez efficace. Vous pouvez aussi demander un papier à l’auteur via la plateforme. Mais dans ce cas, le plus simple reste de :
  3. envoyez directement un mail à l’auteur. Les mails sont généralement facilement trouvable pour les chercheurs et notre métier étant de partager on le fera avec plaisir. Par contre réponse pas garantie du tout cas on bosse, tous, beaucoup trop.
  4. utilisez sci-hub, attention, y’a plein, mais genre plein de faux sites. Si ça marche pas essayez un des domaines visibles sur https://twitter.com/sci_hub. Pour ce faire, rappelez-vous que chaque article scientifique est associé à un code barre, le doi (Digital Object Identifier) et il suffit de rajouter à l’adresse sci-hub.se/DOI dans le cas de mon papier vous avez vu sur le site de l’éditeur le doi : doi.org/10.1108/JBS-06-2017-0087 il suffit donc de faire sci-hub.se/10.1108/JBS-06-2017-0087. En vrai contactez-moi sur twitter je vous envoie le preprint.

Conclusion… Merci Aaron et Merci Alexandra.

En guise de conclusion, maintenant que vous avez de la documentation scientifique, ben il faut lire (un post arrivera là dessus) et citer convenablement ses sources. Par chance pour la seconde partie une collègue du label Recherche et Enseignement Supérieur de l’Univ Grenoble Alpes a fait un article dessus. Vous n’avez qu’à lire cet article « où dans mon devoir dois-je citer mes sources ? ». Je n’ai donc rien à ajouter (enfin on y reviendra car il existe de très nombreuses façon de faire mais le process reste le même).

Ensuite, oui, la recherche scientifique est relativement verrouillée, et pire encore, le business de l’édition scientifique est franchement dégueulasse, mais c’est aussi la faute à nos « responsables » et à nous chercheurs, de pas avoir su, comme un corps social, nous prendre en main. Rappelons à ce titre le suicide d’Aaron Swartz, qui a permis le développement par exemple des licences créatives commons à 16 ans. Pour faire simple « Un million de dollars de frais de justice, traité comme une menace à la société, l’épée de Damoclès d’une peine de prison ferme, lesté d’un casier judiciaire… Tout ça pour des « computer crimes » sous-tendus par une philosophie pourtant fort noble : l’information devrait appartenir au Peuple, et non à des corporations qui la séquestrent et la diffusent uniquement pour en tirer un profit financier. »

PS : sans doute j’ai fait plein de fautes mais j’ai la flemme de relire là, donc mets moi ça en commentaires et je promets que je relis rapidement.

(édit du 28/01/2021, ajout de la vidéo)

(édit du 30/01/2022, ajout du lien vers « comment citer »)

DirtyBiology a fait une vidéo là dessus :

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