Que faire en cas de carton en VTT… Bear Grylls c’est vraiment n’imp…

closeCet article a été publié il y a 11 ans 10 mois 13 jours, il est donc possible qu’il ne soit plus à jour. Les informations proposées sont donc peut-être expirées.

Si vous avez pris un minimum de précautions, ce que vous devriez faire (voir mes articles précédent ici et ) y’a que très peu de risques d’accidents, mais c’est un sport par nature dangereux et on n’est jamais à l’abri d’un pépin…

J’ai pensé à cet article en voyant cette vidéo… Qui servira de base à la rédaction car on va le « déconstruire ».

Mais avant un petit message d’avertissement sur Bear, ses émissions et le reste. Vous savez sans doute que le B. (pour Bear) a fait une émission très dangereuse sur la survie. Une émission à la con même… Toutes les conneries possibles en situation de survie, il le fait… Même si y’a un message d’alerte avant l’émission, c’est du show, du spectacle. Si B est réellement hyper-compétent (y’a qu’à voir certaines de ses performances…) il n’en reste que cette émission met en danger plus qu’autre chose (je parle de Man vs Wild). Je vous invite à lire ces deux messages, l’un de Cody Lundin, l’autre de David Manise pour bien mettre les choses au clair.

En conséquence c’est de la TV et un format court par un mec qui a l’habitude de faire son show. On part déjà avec un a priori négatif, mais commençons. Je ne vais pas faire dans l’ordre chronologique, mais faire deux parties, ce que je considère comme étant dangereux et ce que je considère comme étant plutôt pertinent, avant de conclure en proposant une « règle » assez simple.

Pas bien

Déjà, il met plusieurs minutes avant de sortir son téléphone, dangereux et idiot. Pourquoi ne prévient-il pas les secours avec son portable dès le début ? (Après avoir sécurisé la victime et vérifié son état… Si c’est une égratignure pas besoin de faire venir l’hélico) Je me le demande car c’est la BASE. 112 en France, y’a pas énormément d’endroit où il n’y a pas de réseau en France (exemple chez Orange)… Prévoyez avant !

Plus loin, on le voit enlever le casque de la victime… Là, je tiens à être clair. Ne JAMAIS mais vraiment JAMAIS enlever le casque, surtout un intégral après un accident sans l’avis d’un médecin ou après constatation qu’il n’y a aucun dommage (genre le mec se relève et se promène, bref, que quelques contusions). Après si c’est un gros intégral et que la personne est inconsciente, c’est une autre histoire (exemple pour la moto). Si vous êtes formés, agissez, sinon FORMEZ-VOUS (PSC 1 minimum, ici pour la Loire), et faîtes le 112. Je reviens pas sur les détails de se passage. Retenez le message, c’est tout.

Par contre, sur le téléphone c’est très drôle, pas de réseau sur toute la journée… J’espère qu’ils sont VTTistes confirmés, sinon c’est littéralement débile (comme je l’ai précisé). Quand j’étais croque-mort, un cycliste est mort simplement parce qu’il venait de commencer le vélo et qu’il n’était pas entraîné sur une route de campagne… Crise cardiaque, seul, sans avoir prévenu de son trajet… Un accident fatal est très vite arrivé et toujours con. Idem quand je me suis planté en août dernier, seul, mais j’ai prévenu de mon itinéraire et je savais qu’il y avait du réseau, si vous êtes seul (ce qui est idiot, mais je me soigne) c’est essentiel.

Plus loin, son pote étant au fond d’une ravine, on le voit nouer une corde autour de son pote avec une vue rapide sur le nœud. On voit qu’il fait un nœud de chaise, c’est un nœud non-coulissant, simple à faire si on le connait avant. Faut faire attention à ça sinon il risque d’étouffer son pote. En bref, oubliez le coup du nœud si vous ne savez pas ce que vous faîtes. Idem sur le raccordement triple, n’imaginez pas faire ça sans entrainement et sous stress, même avec une bonne capacité de recul.

Tout pour éviter au maximum de finir comme ça !

De plus, il utilise une corde d’escalade (il doit avoir 30 mètres), un mousqueton… Désolé, mais il faisait du VTT, pas de l’escalade…. Ou était l’eau et la petite trousse de secours avec le matériel de réparation dans ce petit sac ? Je l’ignore. Pour un petit exemple de sac, regardez là vidéo ici (même si le contenu à évolué). Du coup, son attelle, sans soucis avec mon chatterton et sparadrap…

Ensuite un point de détail qui me choque. Pourquoi va-t-il chercher le vélo en bas plutôt que le sien et risquer de se blesser en descendant ? Ah, pour utiliser ensuite le sien comme appui de la corde… No comment sur ce montage.

Enfin, il remonte son collègue de la falaise, et rien… C’est fini, dommage car la phase la plus dure va commencer… Comment prévenir, où, qui… C’est ça les vraies questions, bref, il a joué à MacGyver et Urgence, rien d’autre. J’y reviens en conclusion.

Bien

Malgré tout il y a plusieurs points très positifs et plein de bon sens dans ce scénario (heureusement…). Ils sont deux, c’est une bonne chose, car partir seul multiplie démesurément le risque de danger en cas de pépin. Je l’ai subit à mes dépend (cf. photo). Je pars, seul, je me plante, je ne sais même pas si j’ai fait un micro-coma, mais je ne pense pas, je me relève, la bouche en sang, douleurs au bras, il faut prendre sur soi, comprendre, évaluer son état, prévenir les secours, etc… Avec quelqu’un pour aider en cas de pépin ça peut tout changer. On peut aussi imaginer pire, lisez donc la petite histoire dont j’ai parlé ici (partie « équipement »).

Autre point très positif, ils sont tous les deux bien équipés (casques, lunettes, gants et même des protections annexes) avec des vélos apparemment en bon état. Ce n’est jamais inutile de rappeler que c’est essentiel. Plus de détails dans l’article que j’ai écrit ici et un bon bouquin pas cher ici pour entretenir son cycle.

Ensuite, l’attitude rassurante envers la victime (ou se rassurer soi) c’est excellent pour le moral et le moral c’est fondamental.

Enfin, on le voit sortir un multitool, de la corde, son mousqueton, profiter de la roue…, et c’est une bonne chose. Il faut se préparer en amont et prévoir le risque, une fois confronté, on sera prêt et on pourra improviser plus facilement une solution, ce qui est une bonne chose (l’improvisation hein, pas une situation merdique).

Que retenir en cas de situation merdique ?

En guise de fin je vais vous proposer quelques pistes en cas de carton. Il faut que ce soit simple, facile à retenir. Il faut aussi que cela soit flexible et s’adapte à votre situation. En un mot, complexe. Mais ça tombe bien, j’ai appris une règle en cas de soucis, elle est très simple c’est « STOP » pour Stop / Think / Observe / Plan. On pourrait la traduire en français par « SPOP » pour Stop / Pense / Observe / Planifie. Si on comprend aisément les termes de cette « check list », on peut en préciser le contenu en cas de pépin en VTT (ou en général).

  • S pour Stop : s’arrêter pour se poser, se calmer, et écarter tout danger de sur-accident. Cela permet aussi de préparer son corps et son esprit à la prochaine étape. C’est fondamental comme étape, on risquerait de se mettre réellement en danger dans une situation peu risquée si l’on ne fait pas gaffe aux 3 rayons de la roue qui sont cassés par exemple !
  • P pour Pense : tout danger est maintenant écarté et on est capable de prendre du recul par rapport à la situation. Quel est l’étendue des dégâts ? Suis-je capable de me rendre en lieu sûr ? Dois-je faire intervenir les secours ? Devrai-je demander un avis médical ? Est-ce que j’ai de quoi me mettre en sécurité ou me soigner dans ma trousse de secours ? Et encore plein d’autres questions qu’il aura fallu dégrossir avant de se retrouver en situation merdique. Ce sont exactement ces questions que je me pose en cas de soucis.
  • O pour Observe : maintenant qu’on à bien pensé et effectué une sorte de diagnostic, il s’agit de regarder les possibilités qui nous sont offertes par notre corps et ce que l’on porte (ou ce que porte notre collègue…), ce que l’on a dans le sac (ou ce que le collègue a dans le sac), le vélo, et enfin l’environnement proche.
  • P pour Planifie : on est relativement calme, en sécurité, on a effectué un diagnostic de la situation et des solutions envisageables. Il s’agit maintenant de prévoir son action. Qu’est ce qu’on fait, dans quel ordre, avec quel plan B ? Par exemple, en août dernier mes plans c’étaient, (1) de repartir en vélo pour me mettre en sécurité et (2) appeler les secours et les rejoindre. Avec un bras en vrac, impossible de reprendre le vélo. J’ai donc appelé les secours et marché jusqu’à leur rencontre (cela implique de connaître l’endroit et de bien évaluer sa capacité à se déplacer, ce qu’a permis le P et le O). Pendant que j’ai attendu, j’ai simplement pu commencer de me rincer la bouche et les plaie avec l’eau que j’avais. C’est d’ailleurs une des raisons d’amener de l’eau et pas des boissons à la con qui servent à rien pour une pratique de loisir.

Enfin, même si c’est dangereux, mesurez le risque, et surtout amusez-vous !

Et n’oubliez pas :

Pas de casque, pas de vélo.

2 thoughts on “Que faire en cas de carton en VTT… Bear Grylls c’est vraiment n’imp…

  1. Merci beaucoup pour cet article !
    Mister’ Bear fait souvent office de référence absolue dans les discussions qui passe près de mon oreille. Même si j’ai beaucoup aimé ses émissions de survie dans la nature il ne faut surtout pas oublier la grosse dose marketing et mises en scène en effet …

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